L’aéroport Charles de Gaulles ou Charlolou des Gollou comme disent les japonais (il faut avouer que cela colle mieux au personnage).
Comment dire, j’ai sentis comme une sorte de pincement au cœur mélangé à l’excitation du départ.
Je quitte ma famille, mes amis, mes repères et habitudes pour un an. Lorsque j’ai passé les portes des douaniers aux visages grinçants, inamicaux comme des chiens muselés devant un jambon, je pensais au bruit des rues de Nancy, à maman qui me réveille le matin, à des choses futiles qui n’en restent pas moins indispensable. Et puis soudain, plus rien. J’étais grave à la bourre et il restait dix personnes devant moi à passer le Kontrôle. Quand ce fut à mon tour, je du vider mes sacs, et au vu que la manière dont ils étaient rangés, ce n’était ni une affaire pour moi, ni pour les douaniers. Et puis finalement je suis monté dans l’avion, avec une foule de japonais, tous sourire de revoir leur pays ou peut être de manger le riz de la japan airlines, je n’en sais rien.
Avec le recul je les comprends. Dans l’avion je pouvais dès lors sentir au Japon, tous le monde avait l’air heureux, les hôtesses parlaient un anglais à couper au Katana, on se serait cru au pays des merveilles, je me demandais vraiment ce que je foutais là, c’était comme un début de Paul in the Wonderland. L’excitation du voyage et de l’aventure m’empêchait de dormir. J’ai donc directement tenté d’entrer en communication avec ma voisine, sans grand espoir, mais avec la sérieuse envie de tuer le temps.
J’ai commencé : «Excuse me, demo eigo o hanashimaska ? » Ce mélange d’anglais et de japonais tout pourri ne l’a pas surpris et elle m’a même répondu souriante : « Yes, I’m Hayashi, nice to meet you ». Ainsi, nous avons entamé la conversation, elle revenait de 4 jours de vacances (cela équivaut pour les japonais à nos grandes vacances, pays de feignants) à Marseille chez des amis.
Donc nous avons sympathisé durant tout le vol. Je lui expliquais les raisons de mon séjour au Japon. Il me semblait qu’elle avait peur en avion je crois que le fait de parler à quelqu’un l’a rassuré.
Au contraire, l’avion m’a follement amusé, surtout au démarrage, il s’agissait d’une sensation de grand huit. Lorsqu’il pris son envol et qu’il se trouvait à quarante cinq degrés, on a effectivement l’impression de voler.
Pour en revenir à Hayashi, elle m’apprit qu’elle était pharmacienne, elle me semblais plutôt jolie et avait un beau regard, bienveillant. Il ne semblait ni aimable, ni obséquieux mais réellement maternel.
Je lui donnais mon adresse mail et elle m’aida énormément pour les démarches douanières.
Ensuite, nous sommes arrivés à Tokyo, à l’aéroport Haneda pour être plus exact et nous nous sommes dit au revoir. Elle promit de m’écrire, promesse qu’elle a tenu.
Après ce court trajet en avion, le cauchemar commença, même s’il fut de courte durée. Comme je m’y attendais, une heure trente c’est très court pour repasser les douanes, reprendre ses bagages au check out, redéposer ses bagages au check in, prendre le bus pour aller à la zone d’embarcation, repasser une douzaine de contrôles, tout cela pour perdre son billet dans le stress entre l’avant dernier et le dernier poste de contrôle (c'est-à-dire en quinze secondes d’intervalle).
Ma foi je ne m’en suis pas mal sortis (n’ayant aucun moyen de joindre mes responsables dans le cas où je loupe l’avion, l’adrénaline m’a fait courir très vite). Sans oublier la gentillesse du personnel qui ne parlant pas un mot d’anglais a eut l’amabilité de comprendre mon maigre japonais du genre : «Heu… haikyaku pour Kanazawa oua doquo dès ka ?!!! ».
J’étais tellement stressé qu’en m’écoutant premièrement je ne comprenais pas ce que je disais, et que deuxièmement ça ressemblais autant à du latin voir du grecque ancien.
Enfin bref, dans ces moments là on se sent seul.
Malgré tout, j’en garde un bon souvenir puisse que les hôtesses d’accueil (toujours très mignonnes soit dit en passant) courraient la plupart du temps devant moi afin de m’ouvrir les portes inaccessibles au passager lambda, à savoir celui qui est à l’heure.
Finalement j’ai pu m’asseoir dans l’avion au coté d’un banquier (j’imagine), sapé comme un pape, une Rolex au poigné dormant la bouche béante comme un bébé. Les japonais sont vraiment des gens très amusants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire